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PLANETE TERREUR

Robert Rodriguez est un réalisateur surprenant, capable d’enchaîner des bouses intersidérales (Spy Kids, Desperado 2) avec des films beaucoup plus funs (The Faculty, Une nuit en enfer, Desperado) voire même excellents (Sin City, El Mariachi). Autant dire que l’on s’interrogeait grandement sur la qualité de son Planète Terreur, second opus du diptyque Grindhouse développé avec son pote Tarantino, accusé d’être la cause de l’échec du projet au box office. Dans une petite ville, William et Dakota Block, un couple de médecins, constatent que leurs patients sont soudain frappés par la gangrène et affectés par un regard vide et inquiétant... De son côté, Cherry, go-go danseuse, s'est fait arracher la jambe lors d'une attaque. Wray, son ex-petit copain, veille sur elle. Mais Cherry a beau être au plus mal, elle n'a pas dit son dernier mot. Tandis que les malades se multiplient et deviennent des agresseurs enragés, Cherry et Wray prennent la tête d'une armée destinée à empêcher l'épidémie de se propager. Si des millions d'individus sont contaminés et beaucoup succombent, une poignée d'entre eux se battront jusqu'au bout pour se réfugier dans un lieu sûr...

Alors que l’hommage visuel de Tarantino au cinéma d’exploitation n’était réellement présent que la première partie de Death Proof, Rodriguez s’en donne à cœur joie et multiplie les égratignures et brulures de pellicule, et va même jusqu’à retirer une bobine lors d’un passage clé de son métrage occultant par la même une révélation sur l’un des personnages principaux. De même, si l’on pouvait reprocher au film de Tarantino d’être bavard, Rodriguez va à l’essentiel, Planète Terreur étant un concentré de délire gore (chaque impact de balle donne lieu à un geyser d’hémoglobine, les têtes sont décapités, et je ne vous parle pas des organes génitaux en putréfaction…), et d’affrontements entre infectés purulents et personnages excentriques armés jusqu’aux dents. Métrage généreux, politiquement incorrect (un gamin se fait sauter le caisson !!), d’un Rodriguez touche à tout (qui cumule les postes de réalisateur, producteur, scénariste, compositeur, directeur de la photographie) ne cherchant qu’à se faire plaisir et à faire plaisir aux geeks, Planète Terreur est un rêve éveillé pour cinéphiles déviants, un véritable bonheur cinématographique qui se paie le luxe d’un casting irréprochable, mix improbable entre tronches inoubliables (Bruce Willis, Tom Savini, Michael Biehn, Quentin tarantino…) et stars montantes du petit écran (Rose McGowan, Freddy Rodriguez, Naveen Andrews…). Injustement sous distribué (moins de 120 salles dans l’hexagone contre plus de 300 pour le segment de Tarantino), Planète Terreur cristallise les envies de tous les cinéphiles dégénérés que nous sommes, avec en prime l’excellente bande annonce de Machette, seule fausse bande annonce ayant survécue à la séparation du projet en deux films indépendants sur le continent européen, où l’on retrouve cette bonne vieille trogne de Danny Trejo, et dont un long métrage est d’ores et déjà programmé pour une sortie DTV. Que du bonheur !

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